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     L'ENCRIER - « Anathème » - Dessin de l'Auteure

     Illustration par l'Auteure - d'après A. RODIN

     

     

    Comme l’éclat de la poudre des grandes ensorceleuses

    Vous faisiez de mes nuits mille et une évasions.

    De vos corps opiacés, vous dirigiez mes sens,

    Vos philtres les plus sombres régalaient mes extases.

    Vous enflammiez mon âme au désir sybarite,

    M’éveillant aux matins en poète prodige

    Jetant sur le papier mes troublantes passions.

    Tous alors s’arrachaient mes rimes paradisiaques.

    Je respirais l’avis des hommages divins,

    Tout Paris à mes pieds acclamait mes ivresses.

     

    Vous désirant félines, vous deveniez chacals

    Plantant vos crocs acerbes au cœur de ma chair.

    Où êtes-vous mes muses, mes belles libertines

    Aux gorges désireuses et voluptés sucrées,

    Folâtrant sur mon torse, revigorant ma plume

    Étourdie aux lueurs dansantes du crépuscule ?

    Sans vous, ne suis plus qu’une attente fiévreuse,

    Une rage bâillonnée condamnée à l’errance,

    Poète devenu fou à jamais incompris.

    Qu’ai-je donc tant écrit pour qu’on me répudie ?

    Aujourd’hui c’est les vers qui me rongent et me tuent,

    Quand ma prose sent la mort et l’agonie funeste.

    Tout Paris à mon cou réclame l’échafaud.

     

     

    Anna - 21 Juin 2014 ©

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    Il est de ces rencontres que l’on n’oublie jamais.

    Ruban de vies entre soi tissé,

    Passerelle diaphane

    Un là maintenant inexpliqué.

    Soudain par-dessus les vacarmes,

    Entre les sanglots du monde,

    Au milieu des fardeaux,

    Entre les hauts et les bas,

    Deux points se télescopent.

    Minuscules d’insignifiance,

    Se voient pourtant,

    Alors se reconnaissent

    À la croisée des courbures du globe.

    Les points se figent, troublés.

    Puis glissent l’un vers l’autre

    Sur la pointe des pieds,

    Vibrant la surface d’une eau

    Que l’on croyait calmée.

    Peu à peu, quittent le chemin,

    Abandonnent vieilles socques

    Ensanglantant les pas.

    Course suspendue à l’orée d’un regard,

    Frisson au détour d’une bouffée de chaleur,

    Silence apaisant en marge d’un baiser,

    Pause sereine aux frontières des cœurs,

    Source lumineuse qu’on souhaite infinie.

    Premières retenues, hésitations chétives,

    Débâillonnant l’avenir et chemin de traverses,

    En mots nomades, en maux passant,

    Laisser le temps à l’instant.

    Préférer le meilleur et rejeter le pire,

    Tisser encore des soies de vie.

     

     

    Anna – 19 Juin 2014 ©

     

     

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     L'ENCRIER - « Un Pont sans Pieds » - Dessin de l'auteure

    Dessin de l'Auteure

     

     

    Lames ravivées d’arcanes,

    Reflux d’un flou vieilli

    Aux morsures tenaces,

    De perfides chimères

    Rongent les pieds et l’âme.

    La verdeur s’est jaunie.

    Reflet jadis insouciant

    Miroirs ingénus

    Sourire mutin

    Aux à venir promesses.

    Tout à notre insu,

    Les hiers s’émiettent.

    Déretour brisant.

     

    Le monde virevolte,

    Farde en trompe l’œil.

    Puis disloque, tapi noie

    Tous les vagabonds d’âge.

    Les jours trop foudre

    Agrafent les cœurs

    Trop fous

    Au vide d’un loin-temps.

    Aimer à en crever

    La main évidée

    Tendue au bout du cœur.

    L’autre se cramponnant

    À l’entre-deux d’abîme.

    Les aujourd’hui se ruinent

    Sans hauban tissé

    Au nuage vertige.

    N’être plus ce qu’y fût.

    L’horizon se dégrève,

    Le pont n’a plus de pieds.

    Désincarnés.

     

    Se consumer

    Suspendu aux silences

    Déracinant les pas

    Perdus en clair-obscur.

    À mi chemin

    Patienter inerte,

    Débris calciné

    Aux mal-être du temps

    Vacillant d’incertain.

    Puis au milieu du gué,

    S’éthérer

    En vent mort.

     

     

    Anna - 17 Mai 2014 ©

     

     

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    Le dictionnaire Robert version 2014 (sorti le 30 mai) compte plusieurs centaines de mots nouveaux... 

    Le Petit Robert a choisi des mots familiers comme "kéké" (frimeur), "bombasse" (femme sexy), "chelou" (le verlan de louche), mais aussi "choupinet" (mignon), "galoche" (bisou avec la langue), "plan cul" (je vous passe la traduction), ou encore le verbe "clasher" (attaquer). Des mots de la langue française pratiquée à l'étranger viennent aussi enrichir le rayon des "bizarrerie". Les Français de métropole seront par exemple étonnés de trouver dans leur nouveau dico le "bas-culotte", qui désigne les collants en québécois, le "chialage", qui consiste à se plaindre sans cesse, autrement dit à "chialer", ou encore la "fricadelle", plat célèbre dans le Nord et en Belgique. 

    Dans une sélection qu'il présente dans ses colonnes, le Parisien donne bien d'autres termes originaux comme le "patenteux" (bricoleur en québécois), le "brol" (fouillis, "bordèle" en belge), la "kriek" (bière à la cerise venue de Belgique) mais aussi les verbes "agender" (fixer une date, un rendez-vous) venu de Suisse et "bourrassier" (grogner, ronchonner) de Québec. Mais des mots beaucoup plus sérieux font aussi leur entrée dans le Robert. Le fameux "boson de Higgs", particule élémentaire qui rend fou les scientifiques depuis quelques mois, l'adverbe "traçable", ramenant à l'origine d'un aliment ou d'un produit ou encore le "microblog" cher aux adeptes de Twitter, sont de la partie. 

      

     

    À mon tour, et bien modestement, je vous propose quelques petites définitions savoureusement trouvées sur FB : 

     

     HUMEUR - Jeux de mots

     

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