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* L'ENCRIER * « Alors on rentre »
Sous un ciel trop bas,
troupeaux serrés
sur les rails d’un tram,
tels des barreaux de taule en tôle,
renvoyant au logis.
Un dehors vite dedans.
Alors, on rentre…
Oui, non, peut-être, si, bientôt, cependant…
Ordres, contre-ordres, désordre.
On s’y perd, courage à nous.
Suivre ces allées serpentines,
faire onduler le temps
pour éloigner la maison.
Pourtant, on rentre…
Comme une suite de mouvements disparus,
la rue, le ciel, tout s’évide,
se tait et se terre, s’embastille.
Seul le soleil bouge encore.
Absence des yeux perdus au loin,
le front collé à la buée vitrée.
On est rentré…
Les rideaux de fer ne crient plus de rouille,
et les gargotes crèvent de soif.
Même le fantôme de l’Opéra se languide.
Pavés aphones à l’ombre du soir,
là-bas ou près d’Issy.
Quand on sera mort,
rentrera-t-on encore ?
Anna – Mars 2021
Tags : L'ENCRIER, Alors on rentre, confinement, pandémie, liberté, Anna Logon, Poésie
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