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* L'ENCRIER * « Le Bateau Livre »
Huile sur toile de Marin-Marie
Des lointains zéphyrs gonflant les gréements de mon cœur,
Aux féroces typhons exfoliant l’amarrage en émois déferlants
Les poèmes en baume couchés sur des voiles papyrus
Naviguaient au près dans les flots bouillonnants.
Le capitaine solitaire fut généreux, sûr de sa cambuse,
Les mâts cabotaient conquérants sur l’étrave gaillarde.
Puis vinrent les temps nouveaux, ceux des grandes armadas
Essaimant mille toiles sous les souffles stellaires.
Les drisses étaient fragiles, l’épissure incertaine,
Trinquette, focs et huniers aisément tourmentés.
Le capitaine, incertain et soucieux, doutait de son fardage,
Dont les ardentes fougues vous plongent à la dérive.
Depuis le Grand Bé, les longues vues curieuses
Contemplaient d’un œil singulier, explorant ça et là,
Les œuvres vives en quelques infimes touches,
Admirant le galion isolé sans jauger les tonneaux,
Omettant d’embarquer dans leur contemplation
Le reste de la flottille, l’armada toute entière.
Sur les cartes au long cours, les sextants sont muets.
Sur le choix des escales, l’orientation des tentures,
Faut-il changer de cap, border le point d’écoute ?
De la capitainerie ou du bord de la grève,
Quel fin navigateur ou valeureux corsaire
Voudra sur l’aventure confirmer la manœuvre ?
Anna – 5 Juillet 2013 - ©
Tags : bateau, mer, tempête, écriture, doute, POÉSIE, Anna Logon, Bretagne