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Yann Tiersen
Il faut nous quitter...
Tu le sais...
Ne fais pas l’étonné...
Je te l’ai dit l’autre soir !
Nous prenions notre douche
La dernière
Ensemble
Câline
En pleurant
Sous l’eau dégouttée.
Oui... bien sûr...
Nous avons été heureux.
Oui et mille fois OUI !
Tu m’as donné du plaisir...
Vraiment !
Je te le jure...
Là, tu es content ?
Même si...
Tu en as nourri d’autre...
Certes,
En habitudes,
L’un à l’autre,
Depuis tant d’années...
Le temps t’a rongé...
Ou était-ce nos excès ?
Tu sais...
Je t’aimais bien...
Ton frère aussi t’aimait
Sans te jalouser.
Il est temps désormais
De vous séparer
L’un de l’autre,
Sans vous faire trop mal.
Oui promis
Je te garde une place
Dans mon cœur...
Ici...
Juste en-dessous de toi.
Comment ?
Que dis-tu ?
Nous retrouverons-nous ?
Peut-être...
Plus tard...
Différents...
Oui... sûrement différents...
Cessons les pleurs
C’est inutile...
Il n’est que trop temps,
Avant qu’il ne soit trop tard...
Que la séparation
Ne devienne calvaire.
C’est la vie,
La mienne continue...
Hein ?
Allez...
Madame le chirurgien
Taillez-le d’un coup vif !
Adieu mon ami...
Illustration - Encre de chine version Māori par l'Auteure
Ce texte a été relayé sur le blog "Stop au Cancer"
Anna – H. Foch Suresnes - 21 octobre 2013 ©
À Bénédicte L. - Chirurgien
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Esprit fourmilier
Qui jamais ne s’arrête,
Régalé de sons imagés
Filme en road movie
Dans l’écho de la nuit.
Au creux des plumes,
Le bleu remplit les ombres,
Un rire reflet trame le vide,
Le miel ourlé abreuve l’éther,
Deux ailes drapent les frimas.
Sur le fil de l’éclipse
À l’abri des paupières,
Un visage en doux songe,
Rêveries de promesse
En frivoles augures.
Au milieu du sommeil,
Naît de la plume ranimée
Le plus beau des poèmes :
Écrire toujours son nom
Sur les murs de mon cœur.
Anna – 16 Octobre 2013 ©
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Atelier d'Ecriture - A LA MANIERE D’ELENA FERRANTE
évoquez dans un premier temps une scène particulièrement scandaleuse dont vous avez été le témoin. Puis, racontez-nous la réaction qui aurait pu être la vôtre (si vous aviez fait preuve de lâcheté ou de complicité) en l'introduisant, par exemple, par : « j'aurais dû me mettre en colère mais c'était plus fort que moi… ». Terminez votre texte par la description de votre véritable réaction après avoir utilisé une expression comme « au lieu de cela, j'ai… ».
Dali - Le miel est plus doux
Il y a des événements qui vous prennent le fond des tripes, d’autant plus fort que ce sont les vôtres essorées comme une vulgaire serpillère. À nouveau la sphère médicale, cette fois le kyste en moins, tombé le 11 septembre ! Paf, comme un bras d’honneur au cancer ! L’angoisse revient après. À quelle sauce médoc on va vous manger... ? Y a pas des millions possibilités, on est dans le rythme binaire intellectuellement simple : radio – chimio... Quoi que ...
- « Nous avons débattu longuement sur votre dossier la semaine dernière...
- Longuement ? Ah ?...
- Il manque 3 centimètres, la tumeur fait 5 et non 2.
- Et ?...
- Il va falloir rouvrir. Vous avez deux possibilités. La première : on retire les 3 centimètres manquants, puis radio + chimio ou Numéro 2 : mastectomie + chimio, avec possibilité de reconstruction dans un an environ.
- Pardon ?...
- La deuxième solution est la plus adaptée... Alors que fait-on ? »
Il me semblait entendre le boucher me dire « Et avec ça ma p’tite dame, j’vous mets quoi ? »... soupesant largement le bifteck qu’il venait de trancher. J’aurai dû poser la question fatidique « Et quand vous avez ouvert, vous n’avez rien vu ? », suivie d’un ironique « l’hosto a besoin de faire du chiffre, faut du rendement hein ? ». J’aurai dû lui lancer « Bien sûr, la mastectomie ! Idéale cette fois pour ne rien oublier ! ». J’aurai dû être possédée d’un dégoût violent, bondir de ma chaise, lui aboyer dessus comme un pitbull la bave aux lèvres, cracher mon fiel à la figure. J’aurai dû dans un geste de rage lui retourner le bureau, faire valser ordinateur, crayons, dossiers... J’aurai dû l’étrangler avec son stéthoscope, lui cingler la tronche des gants latex de son incompétence, lui fourrer au fond de la gorge pour qu’il se taise ! J’aurai dû lui arracher les yeux façon « Docteur Maboul »... Bip... Touché ! Pas de chance, t’as perdu ! J’aurai dû gifler violement son assistante pour essorer ce sourire béatement poli, lui faire gober les yeux de son patron et sa boîte de mouchoirs en papier....
Au lieu de cela... Au regard des Articles L433-3 et L222-8 du Code Pénal visant aussi à la protection du personnel médical contre les menaces, violences, voies de fait ou injures, diffamations ou outrages dont ils peuvent être victimes dans le cadre de leurs fonctions, je n’ai rien dit, je suis partie... Aux regards des blouses blanches, je pleurais.
Ce texte a été relayé sur le blog "Stop au Cancer"
Anna – 9 octobre 2013 ©
RMQ. : J'ai longtemps hésité... Mais je ne peux me taire tout à fait...
J'ai été opérée à l'Hôpital de Poissy (78), par le Docteur G.
Que cela serve au moins aux autres femmes
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