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* L'ENCRIER * « Anathème »
Illustration par l'Auteure - d'après A. RODIN
Comme l’éclat de la poudre des grandes ensorceleuses
Vous faisiez de mes nuits mille et une évasions.
De vos corps opiacés, vous dirigiez mes sens,
Vos philtres les plus sombres régalaient mes extases.
Vous enflammiez mon âme au désir sybarite,
M’éveillant aux matins en poète prodige
Jetant sur le papier mes troublantes passions.
Tous alors s’arrachaient mes rimes paradisiaques.
Je respirais l’avis des hommages divins,
Tout Paris à mes pieds acclamait mes ivresses.
Vous désirant félines, vous deveniez chacals
Plantant vos crocs acerbes au cœur de ma chair.
Où êtes-vous mes muses, mes belles libertines
Aux gorges désireuses et voluptés sucrées,
Folâtrant sur mon torse, revigorant ma plume
Étourdie aux lueurs dansantes du crépuscule ?
Sans vous, ne suis plus qu’une attente fiévreuse,
Une rage bâillonnée condamnée à l’errance,
Poète devenu fou à jamais incompris.
Qu’ai-je donc tant écrit pour qu’on me répudie ?
Aujourd’hui c’est les vers qui me rongent et me tuent,
Quand ma prose sent la mort et l’agonie funeste.
Tout Paris à mon cou réclame l’échafaud.
Anna - 21 Juin 2014 ©
Tags : POÉSIE, poète, muse, folie, écriture, Anna Logon, COULEURS, illustration