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* L'ENCRIER * « Jour des Quatre Sorcières» - 9/10
Chapitre 9 - Avis d’opéré ou d’exécution
( Déf. : Bordereau remis par un intermédiaire financier à son donneur d’ordre pour l’informer que l’opération d’achat ou de vente a été réalisée)
- « Non, je ne peux plus supporter cette situation et les fausses barbes, cela dure depuis trop longtemps maintenant, annonce Georges.
- Je ne t’ai jamais demandé de quitter ta femme...
- Oui, Dothy, je le sais bien... Lou-Ann va bientôt avoir sept ans... Ce que je désire désormais le plus au monde est de me consacrer à mes trois enfants, et toi. Ton bonheur est le plus important à mes yeux. Cela fait plusieurs années qu’avec Caroline, on avance à peine côte à côte, et de toutes les façons, nous ne sommes plus sur le même chemin, on a dépassé l’aiguillage depuis longtemps... Je ne peux conserver cette attitude plus longtemps, autant pour toi que pour elle, ce n’est vraiment pas correct. »
Georges avait convié Caroline, à sa grande surprise, le soir suivant à dîner aux « Deux Magots ». Entre les asperges sauce ravigote et le filet de bar, Georges avait avoué l’existence de Dorothée depuis toutes ces années, et surtout, la naissance imprévue de Lou-Ann. Le moment, pourtant sans cri ni esclandre, était d’une extrême intensité. Depuis longtemps, Caroline se doutait bien que Georges devait avoir des aventures, mais n’aurait jamais imaginé l’existence d’un enfant. Georges avait annoncé qu’il n’était plus question pour lui d’abandonner Victoria et Alexandre. D’ailleurs, il prévoyait de reprendre contact avec eux rapidement, pour les aider le mieux qu’il le pouvait si l’un et l’autre acceptaient ce retour paternel. Il informait également Caroline qu’il ne la laisserait pas dans le besoin, qu’il lui offrait ses parts de la galerie et lui laissait également l’appartement de La Madeleine. Toutes ces décisions feraient l’objet d’actes notariés en bonne et due forme. Georges se servit un verre de Chablis Premier Cru, dont la fraîcheur de la première gorgée lui semblait purificatrice, ainsi libéré de ces terribles annonces.
Caroline regagna directement la rue de Seine, traversa la pénombre de la galerie à la lueur de l’éclairage public. Puis alluma les réserves à l’arrière en refermant la porte derrière elle :
- « François mon si jeune amour, nous n’aurons plus à nous cacher... Georges demande le divorce... le temps de la procédure... en décembre prochain, nous passerons Noël ensemble ».
Après avoir longtemps éconduit les jeunes artistes dans leurs élans amoureux, depuis quelque temps, Caroline avait eu la faiblesse de céder aux avances plus appuyées d’un certain François, sculpteur et de vingt-quatre ans son cadet, qu’elle avait croisé lors d’un vernissage organisé par les Beaux-arts.
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