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    * COULEURS * « Vogue 1915 »

     

    « Vogue 1915 » - Aquarelle - un peu d'Encre et quelques Rubans

    58 X 72 cm - Novembre 2016

     

     

     

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    * COULEURS * Première Expo

     

    Première Expo et premières émotions,

    Cinq de mes Aquarelles « Sous toutes les Coutures » y sont présentées.

     

     

    * COULEURS * Première Expo

    21 Artistes présentent plus d'une centaine d’œuvres

     

     

    * COULEURS * Première Expo

    Clôture entre Artistes avec buffet et musique siou plait !

     

     

     

     

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    * À Vous de Voir * 16H34

    * À Vous de Voir * 16H34

     

     

     

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    Florissimo Aquarelle

     

     

    « Florissimo » - Aquarelle - un peu d'Encre et quelques Plumes

    58 X 72 cm - Septembre 2016

     

     

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    * EXPO * Victor PROUVÉ et l’art de l’estampe

     

     

    Peintre portraitiste et paysagiste, Victor PROUVé est un touche à tout. Sculpteur, graveur, il travaille le cuir et le métal, mais dessine également des motifs de broderies ou de bijoux. À l’école de Nancy, il participe à de nombreux projets et côtoie de nombreux artistes industriels, comme Émile GALLÉ, Eugène VALLIN ou DAUM.

     

     

     

    * EXPO * Victor PROUVÉ et l’art de l’estampe

    Portrait d'Émile GALLÉ - Huile sur toile 1892

     

     

    * EXPO * Victor PROUVÉ et l’art de l’estampe

    La joie de vivre - 1902

     

     

     

    du 30 mars au 17 juillet 2016 au Musée de l’École de Nancy

    (Rue du Sergent Blandan - Nancy 54)

     

     

     

    PS. : Profitez de votre visite pour admirer l'expo permanente de l'Art Nouveau Nancéien. Sous l'aile protectrice du mécène Eugène CORBIN, la maison regorge de meubles, céramiques, pâtes de verre, tissus. De nombreuses pièces uniques. À ne pas manquer également : le jardin avec ses bassins et plantations.

     

     

     

     

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    * EXPO * L’Appel du Froid

     

     

    Exposition de 80 photographies.


    De l’Antarctique au Groenland, en passant par la Sibérie ou encore l’Alaska, Michel Rawicki a pendant plus de 20 ans et près de 35 voyages, sillonné et photographié les régions polaires en s’intéressant aux hommes, aux bêtes et aux glaces.

    Dans un contexte de bouleversements climatiques, ce témoignage d’un monde qui change, nous offre un regard honnête et positif sur cet univers blanc sensible et fragile.

     

    * EXPO * L’Appel du Froid

    * EXPO * L’Appel du Froid

     

    Un magnifique voyage hivernal jusqu’au 26 juillet 2016 

    Grilles du Jardin du Luxembourg-Sénat (75006)

     

     

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    * ANIMATION * Contre temps

     

     

    Ce court métrage animé nous plonge dans une ville submergée, où un homme obsédé par le passage du temps va faire une rencontre imprévue.

     

    Supinfocom Arles : Jérémi Boutelet, Thibaud Clergue, Gaël Megherbi, Tristan Ménard, Camille Perrin, Lucas Veber

    Musique : Nathan Blais, Sylvain LIVENAIS  

     

     

     

     

     

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    * L'ENCRIER * « Hep Taxi ! »

     

     

     

           Paul est chauffeur de taxi depuis plus de vingt ans. Tous les vendredis en début de soirée, il se poste à Charles-de-Gaulle au Terminal E des vols internationaux, y a toujours un homme d’affaires hyper pressé qui lui saute sur la portière. La recette de la soirée est assurée. Là ? Com’ d’hab’, ça n’a pas loupé ! Brusquement comme tombés tout droit des nuages, quatre mecs costard-cravate-zPhone, tous accrochés à la même poignée de sa merco noire !

    – « Ouh la... doucement les gars ! Un seul à la fois... C’était qui le premier ?... » (Tous les quatre bien sûr... un grand classique...)

    – « Mooiii ! lance la cravate rouge, et j’ai mon TGV Gare de Lyon dans moins d’une heure !

    – Je vous demande pardon ! se permet le complet gris... C’était moi !

    – Ben voyons, vous ne manquez pas de toupet ! s’esclaffe le zPhone dégarni. Et puis quoi encore ?

    – Non, non, permettez... C’était moi, et j’ai une carte d’invalidité, j’ai la priorité ! finit par dire le vieux papillon noir. De plus, je note un manque de véhicules disponibles... Inadmissible à cette heure d’affluence !

    – STOOPPP !! Y’a la grève... Alors, tassez-vous à l’arrière je vous prends tous les quatre... Ça ira comme ça ? » (Les quatre costards restent cois ? Pas le choix... Parfait !)

           

       Allez zou, tout le monde à bord ! Paul demande les destinations et les urgences... Forcément, les quatre sont pressés. (On s’en serait douté !). Le TGV est prioritaire. La merco démarre sur les chapeaux de roues. Bretelles de sortie. Direction l’A3. Évite la blonde à bord d’une Chevrons rouge. Double le vieux traînard dans sa Lion bleue... À l’arrière, les costards se cramponnent. (Tassés comme ils étaient, c’était pas la peine !). Bobigny... Et l’éternel bouchon à Bagnolet...

    – « Pas de panique ! Un p’tit coup à droite, hop ! On longe le périph’ encombré, et hop ! Le quai de Bercy et re-hop ! On s’ra à la gare de Lyon dans dix minutes max’ ! » rassure Paul.

    Voilà pour lui, ça, c’est fait ! Déjà la cravate rouge court à moitié vomissant vers son TGV.

     

    – « C’est à qui le tour ?... » demande Paul qui ne comprend rien aux réponses des trois autres, bafouillant tous en même temps dans leur estomac retourné.

              Gare de Lyon, toujours pas l’ombre d’un taxi... Les esprits s’échauffent. Le papillon noir hurle « 47, rue de Passy ! », arrachant la manche du complet gris qui ressaute sur la banquette. La merco repart. À l’arrière, le dégarni beugle plus fort dans son téléphone : « Je ne vous entends pas ! Répétez !... ». Le tunnel à droite, un feu rouge grillé et le Quai de la Râpée. Direction le 16e. « Je vous dis que je ne vous entends pas ! ». Agacé, l’in-complet gris arrache oreille et zPhone. Ouvre la fenêtre, et balance le tout ! Et hop-là dans la Seine ! Le dégarni en sang braille de plus belle : « J’étais en ligne, moi Môssieu ! ». Le papillon noir aboie qu’il est cardiaque. Le zPhone lui balance une mornifle. Le postiche du vieux atterrit dans la bouche hurlante de l’in-complet gris. Papillon perd une dent, qui se plante dans le cuir du siège avant...

     

           Entre-temps, Paul reçoit un appel dans l’oreillette de son BPhone :

    – « Oui mamour... Comment ? Oui je n’oublie pas, je passerai te chercher. Les cris ? Non rien, des clients à l’arrière... Attends, j’ai un double appel... J’te r’prends après... Allo ? Babeth ?!... J’étais justement avec ta mère qui... Quoi ? Maintenant ?? Bouge pas j’arrive !!! »

              (Re) Brusquement, au milieu des Champs Élysées, Paul pile et tire le frein à main. Youhouu, la merco fait un superbe demi-tour. Évite cinq Chinois (ou dix ?), un appareil photo sur le terre-plein central, une poussette d’enfant, trois jeunes partant en boîte. Taille un short à deux flics en gilets fluo devant le Grand-Palais. Ratatine le vieux clebs d’un jeune couple (Ou était-ce l’inverse ? Trop rapide. Pas eu le temps de voir). Le taxi fonce. Tombeau ouvert. Sens opposé. Direction Charenton. (Quoi ? Les trois costards restent cois ? Pas le choix... Parfait... Silence dans l’habitacle !)

     

              Au 12 de la Rue de la Flûte en chantier (Mince, encore des travaux !). Grimpe à cheval sur le trottoir. La portière avant s’ouvre. Une jeune femme tout en ventre hurle. Elle gémit, peine à s’asseoir. La voiture repart... Cinq minutes, les lumières, la barrière, les urgences... Ouf, on y est ! Les quatre hommes l’accompagnent. Salle de travail... + ... + ... (Faut le temps eh... parfois c’est long)... Chacun fait les cent pas dans le couloir... (Ça doit bien en faire au moins quatre cents en tout...). Enfin l’annonce tant attendue : « C’est un garçon ! ». Paul saute de joie : « J’suis Papy ! J’suis Papy ! ». Le papillon fond en larmes, l’in-complet congratule le zPhone.

     

                 Tout est bien qui finit bien... (Non ? Ah... Et ensuite me direz-vous ?)

               Bah ensuite... Les quatre bonshommes vont féliciter la maman dans sa chambre, qui leur présente son lardon... Paul s’écrie soudain :

    – « Au fait ! Va-lui falloir un parrain à ce p’tit gars !...

    – Za zera moi ! zozote dent en moins.

    – Comment ? Que dites-vous ? Ah permettez Môssieu, rétorque l’unique oreille.

          STOOPPP ! Doucement les gars ! Un seul suffira !... C’était qui le premier ?... ».

     

     

     

    Anna – Octobre 2013

     

     

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    * À Vous de Voir * Sculpteur de vie * À Vous de Voir * Sculpteur de vie

     

    Entre Morlaix et Guingamp, Johann Gosselet dit Joh', sculpteur de vies.

     

    Entre Morlaix et Guingamp, Johann, dit Joh', débuta par le dessin, la peinture, la photographie et enfin l'image de synthèse. C'est en 2009 qu'il réalise ses premières sculptures en métal.

    Entre la tête et les mains, cet artiste apporte une interprétation poétique et rêveuse des temps modernes, dans un monde biscornu et rempli de mécanique. Ses personnages manœuvrent des machines mystérieuses, cherchent des réponses aux questions de la vie et luttent contre les états d'âme qui nous submergent parfois.

    De « la ratisseuse de haine » au « cogneur de cauchemars », ses créations semblent comprendre la logique intérieure de la vie. Avec aplomb et vision, ses œuvres, hommes, animaux et objets, nous apparaissent pleins de vie.

     

    Des âmes errent dans l'atelier, en quête de leur propre chemin...

     

     

     

     

      

    Quand métal et soudures fusionnent émotions...

     

    * À Vous de Voir * Sculpteur d'âmes

     

    * À Vous de Voir * Sculpteur d'âmes

     

     

     

    * À Vous de Voir * Sculpteur d'âmes

    (Cliquez sur l'image pour en découvrir plus)

     

     

     

     

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    * COULEURS * Projet Poulboat 1

     

    « Poulboat – Paris » n°1

    Projet en cours – étude détails – L’enfant au poisson (Bronze - Pont Alexandre III)

     

     

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    * À Vous de Voir * L’Art, une façon de faire...

     

     

     

    Notre futur est dans le « faire », et l’avenir entre nos mains. Construisons-le ensemble avec les métiers d’art. C’est le message que délivreront ces 10e Journées Européennes des Métiers d’Art.


    du 1er au 3 Avril 2016

    partout en France et dans 19 pays européens

     

     

    * À Vous de Voir * L’Art, une façon de faire...

    à découvrir près de chez Vous...

    (Cliquer sur l’image)

     

     

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    * L'ENCRIER * « Le Ticket »

     

     

           Aux haltes réverbères et boulangerie pendant la balade matinale du clebs, Émile, petit vieux racorni au clapoir aboyant ajouta un arrêt. Aujourd’hui vendredi 13, fallait pas rater la « Super-gnotte » ! Quinze patates pour deux balles, le rapport était juteux ! Le grincheux n’avait jamais rien palpé, et contrairement à l’adage, n’avait pas été plus heureux en amour. Il vivait seul dans son deux pièces cuisine avec un chien, une chose sans marque ni millésime récupéré à la S.P.A. un jour de portes ouvertes. Il voulait juste une compagnie à qui parler, un truc vivant quoi. Une bestiole qui saurait encaisser son tempérament autant qu’il pourrait supporter le sien. Parce que les chats qu’il trouvait trop individualistes ou les piafs qui vous écornent les tympans toute la matinée et terminent à midi enfouis sous un torchon de cuisine, non ça, ce n’était définitivement pas pour lui. Plutôt un clebs, ouais, c’était pas mal ça, un clébard. Encore que, ce n’était pas sûr... « Fallait y voir »... Pas un mahousse « qui vous englouti vingt steaks par jour, parce que ça finit par douiller c’te histoire », ni un cador « qui gueule sans cesse à vous exploser les cages à miel ». Non un truc normal quoi... Ni trop petit ni trop gros. Quand soudain au hasard d’une allée, son palpitant avait été secoué comme une breloque par les petits yeux tristes d’un avorton de corniaud qui lui donnait déjà la patte.

           Un rogneux, mais un bon fond quand même, l’Émile...

     

           C’est vrai qu’à Calamar-les-Flots, passée la période dite estivale drainant quelques baigneurs, en dehors des ragots lustrés au bord du zinc chez Marcel et entre les allées saucisses-poireaux du marché le vendredi matin, il ne se passait pas grand-chose. À peine zébré de l’ancienne nationale, désertée depuis que la direction de l’équipement avait refoulé le peu de trafic sur un beau ruban noir tout neuf évitant soigneusement le centre-ville, avec quelques malheureuses rues de travers, le patelin n’avait rien de fringant ! Le peu de jeunesse s'était s’évaporé aussi vite que l'unique hôtel refermait ses volets aux premières équinoxes. L’animation se résumait au bar, à deux archaïques flippers, une boite à 45 tours pour faire plus vintage, d’où dégoulinait l’anthologie de la chanson française et les interminables parties de belote imbibées de p’tits blancs. Les vieux s’éternisaient là, plantés au milieu d’un bourg au teint devenu presqu’aussi terne que le leur. Émile n’aimait aucun jeu de cartes, mais restait lui aussi, faute de pouvoir aller se faire voir ailleurs. « Y m’mettront pas dans leur taule à grognards desséchés ! Quand j’partirai d’ma cambuse, c’est q’j’aurai démâté ».

           Un bon fond l’Émile, mais un rogneux quand même...

     

           « Marcel, cette fois c’est la bonne ! Houu, j’le sens ! » avait-il dit en se tapotant le bout du pif, au buraliste qui validait le ticket, si précieux en ce jour béni de superstition.

           De retour dans sa cuisine, devant un café, Émile rêve tout en se tartinant une demi-baguette de confiture de fraises. Avec tout ce pognon, il pourrait la conquérir ! Ouais il en était sûr ! Tout en trempant tartines et groin, il la voyait déjà là au fond du grand bol en céramique jaune. Bien roulée, de longues et fines gambettes... Il l’installerait en Normandie dans une p’tite fermette. Ouais, et rien que pour elle. Il n’aurait rien d’autre à penser que la bichonner. Bon, faudrait quand même qu’elle bosse un peu pour continuer à faire bouillir la marmite. Parce que le flouze, ça file vite... Mais le reste du temps, peinarde au vert, sûr que ça lui plairait...

           Toute l’après-midi, Émile se gava de photos sur des sites spécialisés. Laquelle allait être digne de lui ? Il y en avait tellement, le choix n’était pas facile. Il les matait toutes, longuement, une par une, attentif au moindre détail. Le poids, les formes, pas trop enveloppées, les robes, leur couleur, ce qu’elles avaient fait jusqu’à aujourd’hui. Tout en se mangeant les doigts, il hésitait, revenait en arrière. Celle-ci avait les mirettes pétillantes, cette autre avait comme qui dirait... un poitrail développé... Ça y était, il l’avait trouvée ! « Ah oui, elle a d’la classe ! » Il sortit une vieille bouteille de Single-Red irlandais pour fêter ça ! Devant l’écran d’ordinateur, il imagina leur rencontre et leurs premiers échanges. Il visualisait l’aménagement de la baraque, leurs promenades avec le clebs dans les prés alentour. Au sixième verre, ils étaient déjà très intimes. Il fantasmait sur les premières caresses, la claque amicale sur ses jolis arrondis alors qu'il... Bref, il s’impatientait déjà. S’affalant dans le canapé, Émile alluma la télé, il n’était pas encore vingt heures trente. Les pubs de chocolats et de jouets pour les mômes s’enchaînaient à l’approche des fêtes. « Font ch*** avec Noël... Allez quoi, y en a marre, le tirage ! ». Le clebs aboya comme pour acquiescer l’humeur de son maître, « Ferme-la le clebs ! ». Émile cramponnait son verre de Red d’une main, le ticket dans l’autre. Entre les deux, le cerveau était détrempé. Fin des pubs, « Ah ben c’est pas trop tôt ! ». Émile se redressa péniblement, le chien l’imita assis face au poste bien droit sur son postérieur. « Et tout de suite le bulletin météo pour la journée de demain... ». Émile se resservit la dernière rasade, la bouteille était vide, on n’aurait pu dire lequel était le plus raide des deux. « C’est pas Dieu possible ! Ils vont me faire canner ! » Enfin, l’écran annonçait le tirage de la « Super-gnotte ». Une jolie petite pépée en robe noire dévoilait enfin les résultats :

    - « Premier numéro... le 12...

    - Ouais le 12 !... Émile essayait d’écarquiller les yeux pour être bien sûr.

    - Deuxième numéro... le 7 !... Troisième... le 18 !

    - Houhouuu, le clebs, 7... 18... J’les ai ! Ça sent bon la fraîche...

    - Quatrième.... »

    Le front d’Émile perlait de sueur alcoolisée, le ticket tremblait dans sa main... Au cinquième numéro, il les avait tous ! Sa belle était à portée d’une dernière boule blanche... Un peu plus et il tombait dans les pommes !

    - « P*** de Dieu ! T’entends le clebs ? Les quinze patates sont à nous ! Tu t’rends compte le clebs ? On est riche ! Et elle sera bientôt avec nous, regarde comme elle est belle... ».

     

           Cramponnant son ticket, Émile avait mille images qui lui trottaient dans la tête, comme de magiques nébuleuses. Il n’avait jamais rien gagné, et voilà qu’il était millionnaire ! Il pleurait comme un gosse secoué par les sanglots d’un immense bonheur. Enfin, la vie lui serait plus douce... Une belle promesse d’extases partagées avec sa belle, et le clebs bien sûr. Cette nuit-là, le sommeil fut inaccessible pour Émile, futur fier propriétaire d’une fermette normande de briques rouges posée dans un écrin de verdure, où il installerait sa belle, tant désirée et déjà tant aimée. Il se voyait, tous les deux se baladant sur la plage de Deauville les week-ends baignés d’un soleil immense... Cabourg dans la douce fraîcheur d’hiver... La nuit fut aussi blanche que la future robe de la belle.

     

           Le lendemain au zinc, Émile paya une tournée générale ! « Royal au bar ! Blanc-cass’ pour tout le monde ! Eh, c’est pas tous les jours qu’il y a un millionnaire au bar-tabac et articles de plages de Calamar ! » Émile fila son ticket gagnant à Marcel.

    - « Alors... ça fait combien au juste ? ».

    Marcel introduit le merveilleux bout de papier dans la machine. La tête du lascar changea aussitôt de couleur

    - « Émile, y a un problème...

    - Comment ça, un problème ? Déconne-pas, j’ai les six numéros j’te dis !

    - Oui oui, les six...

    - Bah alors ? Pas d’embrouille hein ! Vas-y raconte ! Ça fait combien ?

    - Ben... Incroyable...

    - Allez, dis... Combien de zéros ?

    - La machine donne le ticket à quatre cent cinquante et un euros et quatre-vingt-un centimes...

    - Quoi ? Tu te fous de ma gueule là ? Elle merde ta bécane !

    - Ben non ! Mais, tu sais l’Émile, les mecs de la Nationale des Jeux, le plus souvent, y rasent gratis ! C’est pas plus que du rêve à deux balles mon pauv’ vieux ! » avait-il rétorqué.

     

           Le midi même, radios et journaux télévisés relataient l’incroyable gain de la « Super-gnotte » empoché par trois cent trente-deux joueurs dans toute la France. Autant de gagnants au premier rang, c’était du jamais vu ! La tête encore embuée dans l’alcool de la veille, cette annonce l’achevait. Émile rentra la tête basse dans son appart’ miteux, tirant sur la laisse du sac à puces. Il accrocha son pardessus à un des crochets du couloir, et machinalement le collier du clebs à celui d’à côté. Le chien couina un instant puis pendouilla inerte. Émile fut retrouvé trois semaines plus tard au vu du développement des nécrophages, pendu à la poutre de la cuisine. Pas un mot, aucune lettre... Juste une photo qui traînait sur la table...

     

           Adieu « Belle du Nazot »... splendide p’tite trotteuse qui aurait pu gagner quelques courses à Deauville... Cabourg... P’tre même le prix d’Amérique, allez savoir...

     

     

     

     

    Anna – 13 décembre 2013 

     

     

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    * ANIMATION * Floating in my mind

     

     

    Un film d’animation de l’école des Gobelins qui raconte l'histoire de la vie, faite de rencontres, de souvenirs...

     


    Réalisé par Hélène Leroux.

     

     

     

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    * L'ENCRIER * « Les Crayons Rouges »

     

     

     

           Assise sur le banc adossé à l’appentis à bois, Léonie regarde l’aube se lever. Ses yeux d’un bleu topaze presque cristallin n’y voient plus guère, mais ne se lassent pas de cet enchantement. Les premières brumes diaphanes de l’automne se déchirent lascivement dans les derniers rayons déjà blancs. Le voile doucereux dénude les pâtis dans une odeur d’herbe humide et d’agarics champêtres, caresse les gris bardeaux des quelques toits encore debout. La lumière accouche enfin les premiers contreforts au-dessus des verts alpages. La montagne se démasque pierre après pierre, imposante et fière, plastronnant de son fronton de roche. « Tu n’as pas bougé toi ma belle, tu seras toujours là... Moi, j’arrive au bout du temps...» murmure Léonie.

     

           La vieille se cramponne au bâton et se lève dans ses habituelles douleurs. Elle ferme lentement sa masure aux volets déjà clos. Comme à l’ordinaire accroche la clé au clou derrière la grosse pierre. À pas mesurés, elle se met en route s’appuyant sur son fidèle compagnon torsadé par son Augustin dans la branche d’un solide châtaignier. Plus d’âme dans ce village qui fut le sien... elle est la dernière à partir. Pourtant, Léonie les entend toutes, ces âmes qui ont insufflé la vie dans ces ruelles. Léonie s’arrête un instant devant la façade défraîchie de l’épicerie en déconfiture. Ah ma bonne Marguerite... que sont devenues les commères confessant à voix basse quelques secrets d’alcôve ou les vipères débagoulant leur fiel entre les miches de pain et les tranches de jambon sec ? Léonie dodeline de la tête, pensive... puis poursuit son chemin avec une lenteur contrainte. Plus loin, reprend son souffle, s’assied sur une grosse pierre et pose les deux mains chiffonnées sur le brigadier. Devant elle, une bâtisse en ruine, feu la Mairie et l’école communale. Ah mon Augustin... te souviens-tu des rires pétillants emplissant la cour et les marelles ? J’entends encore les plumes accrocher les fibres des cahiers, la craie crisser sur la noire ardoise du tableau. Je sens l’encre bleue de leurs doigts, l’odeur du foin enveloppant leurs tabliers aux fenaisons. Je revois leurs têtes studieuses, langues affleurant, sur les déliés d’une dictée et celles rêveuses vers les cimes quand revenaient les beaux jours... Un sourire s’esquisse entre ses joues flétries. Ces sacripants me chipaient toujours mon crayon de couleur rouge pour que je ne puisse corriger leurs fautes. Te souviens-tu ? Combien ai-je dû en racheter chez Marguerite... Pourtant, je les aimais bien... Léonie dodeline du chef, rêveuse... Que sont-ils devenus mes petits ?... Et la vieille se remet en marche... Le clocher de la chapelle Saint Jean ne résonne plus dans la vallée depuis longtemps. Il en a annoncé des messes, des mariages et des baptêmes... « Oui, et le glas des enterrements, oui pour les morts aussi... » marmonne Léonie, tête baissée sans s’arrêter, repensant à tous ceux qu’elle avait vu partir avant elle.

     

           Le chemin s’échappe entre les orties, les herbes folles, les églantiers et les mûriers sauvages qui ont empourpré plus d’une bouche gourmande. Léonie peine dans la côte, s’équilibrant sur le bâton, écartant les ronciers. Le sentier sillonne les derniers champs pierreux abandonnés des socs et des faux depuis trop longtemps. Déjà âpre, la pente se durcit encore ralentissant le pas de Léonie, torturant ses articulations, alarmant son cœur. Mais la vieille ne cède pas, la montagne se laissera gravir une dernière fois. Enfant avec les chiens des transhumances, combien de fois a-t’elle foulé ses rochers escarpés, bondissant de roches en pierrailles tel un chamois prenant la fuite ? « Ah ma bonne Léonie, tes jambes n’ont plus quinze depuis belle lurette, seules les potions d’apothicairerie te tiennent désormais en vie et te sombrent le sang. La montagne te survivra... ».

           Là-haut, dans le creux des vallées, la roche se fend en fraîche cascade à l’ombre des mélèzes. Léonie se hisse à grand-peine, soufflant et fourbue. C’est là, dans cette clairière réinventée que son aimé lui a déclaré le flamboiement de son cœur, et là qu’elle a choisi de le retrouver, elle sent son heure la ronger de l’intérieur. Cet insidieux qui lui dévore l’âme et le corps plus fort que toutes médications. S’asseyant adossée au tronc d’un arbre, son regard topaze embrasse l’horizon avec passion. Au crépuscule, quand le soleil s’éparpille en sanguine, deux agates jaunes sortent à pas lents de la sombre futaie et s’approchent silencieusement. Un grand loup brun se campe à ses côtés, s’assied et regarde comme elle vers le lointain. Léonie est prête, éteint ses yeux et s’endort sereine.

     

           L’eau rieuse s’abandonna mélancolique en une pluie de mille pétales de rose... rouges...

     

     

     

     

    Anna – 24 Août 2013

     

     

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    * EXPO * L’Atelier en Plein-Air : Les Impressionnistes en Normandie

     

     

    L'exposition L'Atelier en plein air met en lumière une cinquantaine d’œuvres issues de collections particulières et d’institutions européennes et américaines. Elles retracent l’histoire de l’Impressionnisme, de ses  précurseurs aux grands maîtres

     

     

    Le XIXe siècle voit apparaître un genre pictural nouveau, celui du paysage en plein air.

     

    Né en Angleterre, ce courant arrive sur le continent dès les années 1820. La Normandie va alors devenir, pendant un siècle, la destination préférée des peintres d’avant-garde. La beauté́ et la diversité́ de ses paysages, la richesse de son patrimoine architectural et la facilité d’accès par bateau ou par diligence séduisent entre autres les artistes.

     

     

    * EXPO * L’Atelier en Plein-Air : Les Impressionnistes en Normandie

    Claude MONET - Étretat La porte d’Aval (bateaux de pêche sortant du port - 1885)

     

    * EXPO * L’Atelier en Plein-Air : Les Impressionnistes en Normandie

    Paul SIGNAC - Port-en-Bessin (Le Catel - 1884)

     

     

     

    Au Musée Jacquemart-André (75008)

    du 18 mars au 25 Juillet 2016

     

     

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